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PERSPECTIVES SUR L’ÌÄåäCRITURE VIATIQUE :

March 10, 2011 @ 10:00 am

Details

Date:
March 10, 2011
Time:
10:00 am

Journ̩e d’̩tudes du jeudi 10 mars 2011

Moore Institute Seminar Room, NUI, Galway

PERSPECTIVES SUR L’ÌäCRITURE VIATIQUE :

JOURNAUX DE VOYAGE EN FRANÌàAIS

18e – 20e SIÌöCLES

Conf̩renciers :

Philippe Lejeune, Catherine Viollet, C̩cile Meynard, Fran̤oise Simonet-Tenant

Journ̩e organis̩e par Sylvie Lannegrand, avec le soutien financier de :

NUI, Galway Millennium Fund

Moore Institute (Texts, Transmission & Cultural Exchange Research Project)

& School of Languages, Literatures & Cultures.

PROGRAMME

10h-10h30 : accueil & caf̩

10h30-10h45 : ouverture de la journ̩e d’̩tudes

10h45-11h45

Philippe Lejeune

åÇ Par monts et par vaux : Bombelles et AzaÌøs åÈ

Dans le cadre de ses recherches sur les origines du journal personnel en France entre 1750 et 1815, Philippe Lejeune pr̩sentera deux exemples, l’un traditionnel, l’autre novateur, de pratique du journal de voyage. En 1781, le marquis de Bombelles parcourt la Suisse en tenant un journal dont il envoie d’abord des extraits ÌÊ sa femme, avant d’essayer d’en tirer un r̩cit instructif et plaisant ÌÊ usage public. Ses papiers ayant ̩t̩ saisis plus tard par les autorit̩s r̩volutionnaires, nous avons aujourd’hui sous les yeux l’essentiel du åÇ dossier g̩n̩tique åÈ de ce travail rh̩torique assez conventionnel. En 1800, le philosophe et musicien AzaÌøs invente un dispositif pour ̩crire en marchant, afin de rapprocher le plus possible le moment de l’expression de celui de l’impression, et il va mouiller son papier sous la grande cascade du cirque de Gavarnie. Malheureusement son journal original a disparu, nous ne le connaissons que par des copies et par sa publication sous forme de livre (Un mois de s̩jour dans les Pyr̩n̩es, 1809). Les deux hommes, malgr̩ leur opposition apparente, se rejoignent dans un m̻me goÌÈt de la communication et un m̻me amour de la montagne.

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Philippe Lejeune a enseign̩ la litt̩rature fran̤aise ÌÊ l’Universit̩ Paris-Nord Villetaneuse jusqu’en 2004. Ses travaux portent sur l’autobiographie (Le Pacte autobiographique, Seuil, 1975, On autobiography, Minnesota University Press, 1989 ; Moi aussi, Seuil, 1986 ; Les Brouillons de soi, Seuil, 1998 ; Signes de vie, Seuil, 2005) et sur le journal personnel (Le Moi des demoiselles : enqu̻te sur le journal de jeune fille, Seuil, 1993 ; Cher ̩cran…, Seuil, 2000 ; Le journal intime, histoire et anthologie, avec Catherine Bogaert, Textuel, 2006 ; On Diary, The University of Hawai’i Press, 2009). Il a fond̩ en 1992 l’Association pour l’Autobiographie, qui recueille et archive les ̩crits personnels des gens ordinaires. Il pr̩pare actuellement un ouvrage intitul̩ Aux origines du journal personnel. France, 1750-1815 qu’on peut consulter en ligne sur son site “Autopacte”. (www.autopacte.org)

11h45-12h45

Catherine Viollet

åÇ Journaux de voyage r̩dig̩s en fran̤ais par des jeunes filles

de l’aristocratie russe (1780-1840) åÈ

D̬s la fin du XVIIIe si̬cle, mais surtout durant les premi̬res d̩cennies du XIXe, de nombreuses femmes et jeunes filles russes issues de l’aristocratie ont voyag̩ ÌÊ travers l’Europe. Beaucoup d’entre elles tenaient des journaux, et le voyage est un pr̩texte de choix pour cette activit̩. La plupart de ces journaux sont cependant rest̩s sous forme de manuscrits in̩dits dans les archives russes. Dans quel but voyageaient-elles ? Comment se d̩roulaient leurs voyages ? Quel b̩n̩fice en tiraient-elles ? Et pour quoi, pour qui ̩crivaient-elles ? Apr̬s un parcours global de ces journaux de voyage seront pr̩sent̩s plus en d̩tail, et compar̩s, les journaux åÇ parall̬les åÈ tenus par quatre cousines ̢g̩es d’une vingtaine d’ann̩es, voyageant ÌÊ travers l’Europe (surtout en Italie) dans les ann̩es 1840.

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Catherine Viollet est Charg̩e de recherche ÌÊ l’Institut des Textes et Manuscrits modernes (CNRS-ENS, Paris), responsable depuis une quinzaine d’ann̩es de l’̩quipe “Gen̬se & Autobiographie”. Co-responsable, avec Elena Gretchanaia, de deux PICS franco-russes åÇ Ecrits autobiographiques XVIIIe – XXe si̬cle åÈ (1999-2002), åÇ Litt̩rature russe d’expression fran̤aise et contextes culturels (XVIIIe – premier tiers du XXe si̬cle) åÈ (2010-2012). Elle a publi̩ des ̩tudes g̩n̩tiques sur de nombreux ̩crivains du XXe si̬cle. Ìäditeur scientifique de Gen̬ses textuelles, identit̩s sexuelles (du L̩rot, 1997) ; co-̩diteur (avec Philippe Lejeune) de Gen̬ses du åÇ Je åÈ (CNRS-Ed., 2000) et Genesis nå¡ 16 åÇ Autobiographies åÈ (Eds. J.-M. Place) ; Gen̬se, censure, autocensure (avec Cl. Bustarret, CNRS-Eds.) ; M̩tamorphoses du Journal personnel (avec M.-F. Lemonnier-Delpy, Academia Bruylant, 2006) ; Gen̬se et Autofiction (avec J.-L. Jeannelle, Academia Bruylant, 2007) ; åÇ Si tu lis jamais ce journal… åÈ Diaristes russes francophones 1780-1854 (avec E. Grechanaya, CNRS-Eds., 2008), anthologie de journaux russes in̩dits r̩dig̩s en langue fran̤aise ; Le Moi et ses mod̬les. Gen̬se et transtextualit̩s (avec V̩ronique Mont̩mont, Academia Bruylant, 2009) ; Genesis nå¡ 32, åÇ Journaux personnels åÈ (avec Fran̤oise Simonet-Tenant, PUPS, 2011).

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13h – 14h : buffet (sur place)

14h-15h

C̩cile Meynard

åÇ Stendhal et la pratique du journal de voyage.

La mise en ligne de ses manuscrits de diariste voyageur åÈ

ÌÛ partir de quelques r̩flexions g̩n̩rales sur les conceptions et les pratiques de Stendhal diariste voyageur (ou voyageur diariste), il s’agira de montrer l’int̩r̻t d’une ̩dition ̩lectronique de ses journaux de voyage sur le site www.manuscrits-de-stendhal.org en compl̩ment des ̩ditions imprim̩es actuelles ou ÌÊ parątre. En effet, la visualisation des pages de manuscrits permet de rendre perceptibles les processus d’̩criture voire de r̩̩criture ÌÊ l’Òuvre dans les journaux de voyage de Stendhal, ainsi que la diversit̩ de ses pratiques, et leur ̩volution.

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C̩cile Meynard est Mątre de Conf̩rences ÌÊ l’UFR des Lettres et Arts du spectacle ÌÊ l’Universit̩ Stendhal Grenoble 3. Elle appartient ÌÊ l’̩quipe de Recherches Traverses 19-21 (composante Centre d’Etudes stendhaliennes et romantiques). Sp̩cialiste de Stendhal (th̬se de doctorat : “Stendhal et la province”) et plus g̩n̩ralement du roman au XIX̬me si̬cle, elle a publi̩ des articles sur Stendhal, Balzac, Dumas, Hugo, Flaubert, Flora Tristan… Co-responsable avec Thomas Lebarb̩ (laboratoire LIDILEM) de la valorisation scientifique des manuscrits stendhaliens de la Biblioth̬que municipale de Grenoble (base documentaire en ligne sur www.manuscrits-de-stendhal.org), elle dirige ̩galement le projet collectif d’̩dition des åÇ Journaux et papiers åÈ de Stendhal (premier tome ÌÊ parątre en 2011, aux ELLUG, Grenoble, France). Int̩ress̩e par les questions de g̩n̩tique textuelle et d’̩dition, notamment des journaux personnels, elle a organis̩ en octobre 2010 un colloque, Journaux d’̩crivains : questions g̩n̩riques et ̩ditoriales.

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15h-16h

Fran̤oise Simonet-Tenant

åÇ De l’Ìägypte ÌÊ l’Inde :

de Jean Cocteau (Maalesh) ÌÊ Jean-Christophe Bailly (Ph̬dre en Inde) åÈ

De mars ÌÊ mai 1949, Jean Cocteau part pour une tourn̩e th̢̩trale dans le bassin m̩diterran̩en (Ìägypte, Liban, Turquie, Gr̬ce), pour y jouer des pi̬ces de Racine, de Feydeau, d’Anouilh, de Sartre et de Cocteau. Son Journal d’une tourn̩e de th̢̩tre est publi̩ par Gallimard en 1949. D’aoÌÈt 1989 ÌÊ janvier 1990, Jean-Christophe Bailly s̩journe ÌÊ trois reprises en Inde pour cr̩er Ph̬dre avec des acteurs indiens et en revient avec Ph̬dre en Inde (Plon, 1990). Cocteau et Bailly ne sont pas de simples voyageurs touristes, dont ils r̩cusent la posture, mais des hommes de th̢̩tre dont le journal de voyage est ̩galement un journal d’exp̩rience professionnelle. Les deux journaux sont anim̩s par un double mouvement, d’extraversion (les diaristes notent les choses vues) et d’intraversion (ils notent le retentissement intime du choc de l’ailleurs). Nous examinerons le(s) r̫le(s) que tient le journal lors de cette exp̩rience de l’̩tranget̩ (non seulement trace m̩morielle, il est aussi une indispensable boussole pour l’occidental d̩pays̩), et l’influence de la perspective de la publication (place du pittoresque, du morceau de bravoure descriptif, ̩ventuelles op̩rations de r̩̩criture). Enfin, nous scruterons les particularit̩s de ces deux journaux de voyage qui suscitent chez le lecteur des effets diff̩rents. L’un est celui d’un esth̬te, homme de lettres connu, qui porte encore l’empreinte de l’̩poque coloniale ; le second est celui d’un intellectuel qui prend soin de s’afficher comme un esprit de l’̬re post-coloniale.

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Fran̤oise Simonet-Tenant, agr̩g̩e de Lettres Modernes, est mątre de conf̩rences ÌÊ Paris-XIII, et auteur d’une th̬se consacr̩e au journal de Catherine Pozzi. Elle est l’̩ditrice de Catherine Pozzi & Jean Paulhan, Correspondance 1926-1934 (̩ditions Claire Paulhan, 1999). Elle est l’auteur d’̩tudes critiques : Le journal intime (Nathan, 2001), Le journal intime, genre litt̩raire et ̩criture ordinaire, (̩ditions T̩ra̬dre, 2004) et Journal personnel et correspondance (1785-1939) ou les affinit̩s ̩lectives, Louvain-la-Neuve, Academia Bruylant, coll. åÇ Au cÒur des textes åÈ, 2009, 244 p. Elle a dirig̩ l’ouvrage collectif, Le propre de l’̩criture de soi (̩ditions T̩ra̬dre, 2007) et plusieurs num̩ros de revue : åÇ Lettre et journal personnel åÈ, Textes r̩unis et pr̩sent̩s par Brigitte Diaz et Fran̤oise Simonet-Tenant, Ìäpistolaire (nå¡32, 2006) et åÇ L’̩pistolaire ÌÊ La Nouvelle Revue fran̤aise (1909-1940) åÈ, Ìäpistolaire (nå¡34, 2008).

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Table ronde ÌÊ partir de 16h

Dans une atmosph̬re d̩tendue et conviviale,

on abordera plusieurs des sujets suivants :

  • projets de recherche des participants
  • pr̩sentation des organismes & associations auxquels ils sont affili̩s
  • ̩tat de la recherche en Lettres

La table ronde sera suivie d’une r̩ception.

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ABSTRACTS

Philippe Lejeune

Through valleys and hills: Bombelles et AzaÌøs

Philippe Lejeune, who is currently working on the origins of personal diaries in France between 1750 and 1815, will present two examples of travel diary practises, one traditional, the other innovative. In 1781, while travelling through Switzerland, the Marquis de Bombelles kept a diary, parts of which he sent to his wife before endeavouring to turn it into an instructive and entertaining account, intended for the public. His papers were later seized by the revolutionary authorities, and we can now consult most of the “genetic dossier” of what would otherwise be a rather conventional rhetorical exercise. In 1800, AzaÌøs, a philosopher and musician, invented a device which allowed him to write and walk at the same time. His intention was to bridge the gap between impression and expression. He even goes to wet his paper under the great Cirque de Gavarnie waterfall. Unfortunately, his original diary has disappeared. We only know it via copies and a publication in book form (Un mois de s̩jour dans les Pyr̩n̩es, 1809). Although apparently very different, the two men share the same wish to communicate and the same love of mountains.

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Catherine Viollet

Travel diaries written in French by young women from the Russian aristocracy

Many Russian women of various ages from an aristocratic background, travelled through Europe from the end of the 18th century, especially during the first decades of the 19th century. Many of them kept a diary. Travelling of course provides an ideal impetus for this type of activity. Many of these diaries have been preserved in the form of unpublished manuscripts in Russian archives. Why did these women travel? How did their journeys unfold? What advantage did they gain from it? What and whom did they write for? A general overview of these travel diaries will be followed by a more detailed presentation and comparison of the parallel diaries of four cousins, all of them around 20 years of age, who travelled through Europe (mainly Italy), in the 1840s.

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C̩cile Meynard

Stendhal and the practice of travel writing. The digitization of his travel journal manuscripts.

Beginning with some general reflections on Stendhal’s ideas and his practice of keeping a diary while travelling, this paper will highlight the advantages of presenting an electronic edition of the same travel journals, held on the site www.manuscrits-de-stendhal.org, to serve as a complement to existing or future print editions. Thanks to the on-line visualisation of manuscript pages, the processes of writing and rewriting at work in Stendhal’s travel journals, as well as the diversity and evolution of his practices, can be presented with greater clarity.

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Fran̤oise Simonet-Tenant

From Egypt to India, and from Jean Cocteau (Maalesh) to Jean-Christophe Bailly (Ph̬dre en Inde)

Between March and May 1949, Jean Cocteau undertook a theatre tour of the Mediterranean basin (taking in Egypt, the Lebanon, Turkey, and Greece), where he performed the plays of Racine, Feydeau, Anouilh, Sartre, and Cocteau himself. His Journal d’une tourn̩e de th̢̩tre was published by Gallimard in 1949. Between August 1989 and January 1990, Jean-Christophe Bailly made three trips to India in order to stage Ph̬dre with Indian actors, an experience related in his book Ph̬dre en Inde (Plon, 1990). Cocteau and Bailly were no mere tourists, consciously eschewing such an approach to travel, but rather theatrical impresarios whose travel journals are also accounts of their professional experiences. The two journals thus reflect a double movement, of extraversion (the diarists note what they see) and introversion (they provide an intimate account of the shock of “somewhere else”). This paper explores the role(s) of the journal in the experience of foreignness (not only as a memorial trace, but also as an indispensable compass for the displaced westerner), together with the influence of the possibility of publication (including the place of the picturesque and descriptive purple passages, and possible rewritings). To conclude, we will examine the particular qualities of these two travel journals, which produce distinctive effects on their readers. The former is the work of an aesthete and celebrated man of letters, who stills bears the mark of the colonial era; while the latter is that of an intellectual who is very careful to present himself as a post-colonial spirit.

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